Up and Down

C’est un peu le statut de mon état émotionnel depuis quelques temps. Ça monte, ça descend, ça repart, ça revient… Jamais la même journée forcément, mais je dois avouer qu’il n’y a aussi jamais de journée calme. Calme dans le sens de mon ressentiment, de ma sensibilité, de mon état d’esprit. C’est Up and Down !

Dans le Up, il y a ces petites joies du quotidien, ces « je t’aime » spontanés de mon Petit M, ces victoires de ma Princesse T, ces bonnes nouvelles pour le blog, ces relations qui évoluent…

Dans le Down, il y a la fatigue, le manque d’énergie, de sommeil, la baisse de moral, les nerfs à vifs, la sensibilité exacerbée, l’envie de rien…

Et tout cela dure depuis plusieurs mois, depuis trop longtemps. Il m’a fallut un déclic pour écrire cet article, pour me poser sur le clavier et laisser couler les mots, sans retenues aucune, juste par besoin égoïste de vider ce sac, souvent lourd à porter.

L’image du sac à dos que Georges Clooney présente dans le film « In the Air », c’est ça. J’ai des pierres dans mon sac, parfois des gravillons, d’autres fois des menhirs. Au quotidien, ça donne Up & Down.

Pas évident de l’accepter, de s’y faire non plus. Une limite de ligne sur laquelle parfois je vacille, celle de l’épuisement, du burn out comme les magazines le nomment.

Pour être honnête avec vous, il m’a donc fallut 3 mois pour écrire ces mots, évoquer ceux du médecin, la prise de conscience, l’acceptation, et l’écriture. Un long cheminement qui je crois ne fait que commencer.

J’ai choisi sur le blog de garder une ligne optimiste, gaie. Mais cela sera vous mentir que de ne pas vous en parler. La vie « bloguesque » ne laisse clairement entrevoir qu’une partie de l’iceberg. Il est évident que je n’écris pas tout sur la toile, que ce soit par pudeur mais aussi par intérêt.

Néanmoins, cet état de Up and Down est tellement difficile à comprendre pour mon entourage, que je voulais en parler, signifier que ce n’est pas uniquement une fatigue passagère. C’est un état réel même si peu connu et reconnu encore moins. Je vous avais déjà un peu parlé de l’épuisement maternel, et notamment du blog que tient Lucile sur le sujet, encore trop tabou.

Mon Up and Down, j’en ai aussi pris conscience grâce à elle. Les mots du médecin ont été durs mais moins violents parce que ces mots avaient déjà fait résonance en moi. Ce diagnostic était sous-jacent. Je me retrouvais tellement dans ses écrits. En fait, je lisais ce que je ressentais mais que je ne voulais pas avouer. Foutue pudeur !

L’épuisement est tabou, signe d’un échec pour l’image de la mère et de la femme parfaite que la société nous impose.  Il ne faut surtout pas éborgné la sacro sainte maternité, ce plaisir d’avoir des chérubins, cette « chance » d’être à la maison. C’est sacrilège et moi, ça n’arrange pas mon Up and Down !

Mon quotidien est ainsi fait. J’apprends chaque jour à vivre avec, à apprivoiser cet état mais surtout, à demander de l’aide, à déléguer. Là est la partie la plus difficile ! Lâcher prise, déléguer, accepter de ne pas tout contrôler…

Il faudra des semaines voire des mois pour en arriver au bout, que mon corps ne soit plus en détresse, que mon esprit retrouve un certain apaisement. J’ai fais le premier pas en écrivant ces mots. J’ai pris le temps pour lire et relire ce billet mais n’y ai pas touché. A quoi bon lisser une réalité, la mienne tout du moins ?

Up and Down, c’est un peu mon chemin de Compostelle, mon chemin de vie fait d’expériences et d’épreuves, mon pèlerinage vers un mieux être. J’ai moins d’appréhension à aborder ce sujet et du fait à me dévoiler. J’ai pris le temps de l’accepter avant de l’écrire. Je suis épuisée. C’est Up and Down.