Je ne te l’ai jamais dis

Chère toi,

cela fait des années que je veux t’écrire cette lettre, poser les mots et essayer d’apaiser nos maux. Des années que tu me manques et que je me dis secrètement que cette lettre pourrai peut être nous faire renouer. Mais je n’ose pas. Je crois que la peur d’un rejet est encore plus forte que cette douleur due à ton silence.

Voilà maintenant 3 ans que je n’ai plus de nouvelles de toi. Et pourtant je n’oublie pas, je ne t’oublie pas.

Je me souviens encore de ces soirées vautrées dans le canapé, à rire, regarder des films de filles, se régaler de sushis et échanger sur nos vies, nos envies…

Ou encore cette après midi où j’ai découvert que j’étais enceinte de Petit M. Tu m’as prise dans tes bras, tu pleurais, tu étais heureuse car tu allais devenir « tata de coeur » ! Puis il y a eu aussi ces moments de doutes lorsque Papa Geek était en mer. Je venais alors m’enfermer avec toi dans ton bureau pour en discuter, pour m’épancher. Et tu étais là, douce, attentive, réconfortante…

Nous avions cette chance de travailler ensemble et de vivre à deux pas l’une de l’autre. Nous étions voisines, amies, mais tellement plus encore. Tu étais ma confidente, j’étais la tienne. Si quelqu’un te cherchait, il me demandait où tu étais, et vice versa. Jamais l’une sans l’autre.

Nous avions ce privilège incroyable de vivre une amitié forte et sincère. Nous avons vécu tellement de chose toutes les deux. Nos rires, nos doutes, nos joies, nos délires, nos passions…

Puis un jour, je t’ai annoncé que je m’éloignais, physiquement parlant. Il était temps pour Papa Geek et moi de déménager pour nous éloigner de l’armée, pour avoir une vie de famille plus stable et cela passait par un déménagement à l’autre bout de la France. Cela a été le point de cassure de notre relation.

Tu l’as mal pris. Tu t’es sentie abandonnée et moi trahie. Tu m’as laissé seule dans la préparation de ce départ. C’était certainement trop douloureux pour toi, mais cela a été tellement blessant pour moi. Du jour au lendemain, tu n’as plus été là, même pas pour profiter de ces derniers instants l’une à côté de l’autre. Nous les avons gâchés car je ne rejette la faute ni sur toi, ni sur moi mais tout simplement sur nous.

Je suis partie avec ma famille, tu es restée silencieuse. Plus de nouvelles.

Le temps passe, on dit qu’il « fait son oeuvre » et pourtant il se passe difficilement un jour sans que je pense à toi. J’ai encore ce réflexe de vouloir t’appeler pour te raconter, te dire, partager.

Les mois sont passés, j’ai accouché de mon fils. J’aurai tellement aimé te voir, te le présenter, te le montrer. A cette occasion, tu as enfin pris ton téléphone. Je t’ai rappelé, nous avons tout de suite retrouvé notre complicité, nos discussions à n’en plus finir.

En toute franchise, j’ai profité de ces heures de conversations pour te dire ce que j’avais eu sur le coeur. Tu en as fait de même. Je croyais que nous avions enrayer le mal qui rongeait notre amitié. J’ai cru que notre échange sincère marquerai le renouveau de notre relation.

Alors, quand nous avons décidé avec Papa Geek de venir quelques jours dans le sud pour revoir nos amis, j’étais heureuse, de revenir, vous retrouver, te retrouver au détour d’un moment.

Mais tu n’as pas été là, tu n’as pas voulue et tu m’as encore blessée.

La colère, la déception et la tristesse de voir cette amitié couler sans que je puisse la retenir m’a particulièrement ébranlée. Toi aussi peut être. Je ne sais pas. Je me souviens avoir profité d’une soirée avec des copines en commun pour exprimer ma colère envers toi sous forme d’ironie, pour paraître moins blessée.

J’ai signé pour nous deux ce jour là le dernier jour de notre relation. Tu avais commencé, j’ai fini.

Depuis, j’ai eu Petite Fleur. Je ne sais même pas si tu es au courant, si nos connaissances communes t’ont annoncé la nouvelle.

Alors voilà 3 ans que tu ne réponds pas à mes textos, à mes messages. Pourtant, le 10 juin de chaque année, je continuerai à te souhaiter un bon anniversaire. Tu liras, tu ne répondras pas mais je n’oublierai pas.

Un proverbe indien dit que « pour cultiver l’amitié entre deux êtres, il faut parfois la patience de l’un d’eux ».

Qui sait, peut être qu’au détour d’un sms, d’un souvenir, tu reprendras contact… la patience ne me coûte rien à part un peu d’espoir…

A défaut de t’envoyer cette lettre, je laisse se transporter ce billet dans les algorithmes du net. Comme avec les courants des océans pour une bouteille à la mer, les codes du net le feront peut être naviguer jusqu’à toi…

Bref, je ne te l’ai jamais dis, mais tu me manques…

défi 53 billets en 2015

Rendez-vous sur Hellocoton !
Previous Post Next Post

You Might Also Like

6 Comments

  • Reply mamquidechire 21 mars 2015 at 19:43

    Très jolie lettre.
    J’en ai une un peu comme ça au fond du coeur depuis un an et demie. Je l’écrirais sur papier un jour, peut-être.
    J’espère que ton amie la lira.
    J’espère qu’elle saura en faire bon usage, et je vous souhaite de vous retrouver.
    Je t’embrasse 😉

    • Reply Mummy Addict 25 mars 2015 at 20:31

      Merci ! 😉 malheureusement je ne pense pas que cette amie tombera dessus et si elle est toujours aussi têtue, même en tombant dessus, elle ne lira pas ! C’est comme ça ! mais même si elle me manque et que cela ne risque de jamais s’arranger, ça m’a fait du bien de poser ces mots ! 😉

  • Reply sisco 22 mars 2015 at 18:54

    Arf, c’est dommage cette amitié si belle, qui décline et s’éteint comme ça…
    La vie est si courte….

    • Reply Mummy Addict 25 mars 2015 at 20:32

      oui c’est vrai mais les chemins de vie ne nous permettent pas toujours de tout maintenir ! :-( cette cassure restera un de mes grands regrets, mais le tout c’est d’en garder tout de même les beaux souvenirs ! :)

  • Reply fredunesourisbleue 23 mars 2015 at 16:40

    Ça ne tient pas à grand chose l’amitié finalement … comme en amour chacun doit faire des concessions. Je croise les doigts pour que ta patience paye :)

    • Reply Mummy Addict 25 mars 2015 at 20:32

      oui c’est vrai, ça tient à peu de choses malheureusement ! Merci, je croise les doigts et je garde un oeil sur elle grâce aux réseaux sociaux, je sais qu’elle va bien, c’est déjà important ! pour le reste, seul l’avenir nous le dira 😉

    Laisser un commentaire