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Tu comprendras quand tu seras plus grande de Virginie Grimaldi

Il y a des livres que j’aime chroniquer sur le blog, parce qu’ils m’ont touché, émue… Puis il y a en comme celui d’aujourd’hui qui ont fait tout ça et plus encore. Le deuxième roman de Virginie Grimaldi, Tu comprendras quand tu seras plus grande, a une saveur particulière. Comme un chocolat « Mon Chéri ». Le douceur du chocolat qui enrobe le piquant de l’alcool. Ça pique parfois, mais surtout ça enivre. Ce roman c’est comme ça que je le vois. Un mélange subtil entre le doux et le piquant. Entre l’amour et l’humour.

Pour ce second roman, Virginie nous présente Julia, une trentenaire, psychologue de métier, qui fuit Paris (et sa vie) pour exercer au sein d’une maison de retraite à Biarritz : Les Tamaris. Petit bémol à ce changement de cap : Julia a une angoisse viscérale de la mort et n’aime pas particulièrement les personnes âgées.

Julia va alors rencontrer ses collègues (presque sortis d’un club des coeurs brisés) et les résidents, dans cet établissement somme toute normal, mais qui va transformer Julia et ses aprioris, ses idées et ses projets. La croisée d’un chemin entre ceux qui ont leur vie derrière eux et ceux qui l’ont devant eux. Des souvenirs à la rencontre de l’avenir.

En le refermant, j’ai fait trois choses :

La première, j’ai poussé un soupir de bien être. Parce que vraiment, cette lecture m’a donné envie de profiter de la vie, des petits bonheurs du quotidien. De ceux qu’on laisse sur le chemin d’une journée mais qui ont plus de valeur qu’on ne le croit.

« Faire de chaque jour un souvenir heureux. A la fin le bonheur est la seule chose que l ‘on emporte avec soi. »

La seconde chose, j’ai appelé Ginie pour lui dire à peu prés mot pour mot : « Flutain Ginie, c’était trop bien ! Il va cartonner ton roman ! » et oui aussi « Vite la suite, me laisse pas comme ça !!! ».

La troisième et la plus importante, j’ai appelé ma grand-mère. Pour prendre de ses nouvelles, pour avoir un souvenir de plus dans ma besace et pour lui dire que je l’aime. Et je m’y tiens. Chose que je ne faisais pas toujours avant.

Ginie, dans ce roman comme sur son blog, joue avec les mots. On vacille entre l’humour, la poésie, la tendresse, la frustration aussi. On traverse une multitude d’émotions qui nous pousse à nous poser des questions. Comme Julia. Sans vraiment sans rendre compte, on s’identifie à elle. Julia pourrait être chacune de nous. Elle perd son père, son mec, ses repères, sa force… Enfin le croit elle. Parce que par cette aventure professionnelle un peu hasardeuse au départ, elle va partir à la découverte de son être, de ses fêlures, de ses richesses aussi, le tout avec un humour que j’adore !

Dans son premier roman, Ginie avait déjà réussi à nous faire du bien. Avec ce second roman, elle fait mieux. Elle nous bouleverse autant qu’elle nous marque. Elle nous secoue un peu et purée, qu’est ce qu’elle nous fait rire ! 

Ce roman, c’est un morceau d’elle aussi. On retrouve sa plume et son humour, mais aussi son regard sur la vie, réaliste mais résolument optimiste. Julia, c’est Ginie, mais aussi moi, votre soeur, votre voisine…. C’est toutes ces jeunes femmes qui se retrouvent à un moment de leur vie avec des tuiles, des questions et des angoisses. Il faut avancer, il faut se (re)construire, il faut vivre. Et par ses rencontres dans le cadre de son travail, Julia va grandir. Les résidents vont lui faire comprendre l’importance des bonheurs et des épreuves. Je me suis terriblement attachée aux résidents de ce roman. Pour être honnête avec vous, Ginie écrivait ce livre quand je vivais moi même quelques turbulences dans ma vie personnelle. Ces mots m’ont non seulement touchée, mais m’ont mis un pansement et donner du courage (mention spéciale à Elizabeth et Pierre). Ça peut sembler assez cul cul, pourtant c’est le pouvoir des mots. Et Ginie avec ce second roman est devenue auteure connue, reconnue et en plus une magicienne ! 

« L’amour c’est comme un tricot: on enchaîne les rangs tranquillement, on fait de jolis motifs dont on est fier, parfois on focalise sur une maille manquée. Mais en fin de compte, ce qui en restera, c’est un pull-over chaud et réconfortant. »

Le rythme des chapitres courts nous empêche clairement de nous ennuyer. L’histoire de Julia se lie avec celles des autres très naturellement et apporte ce plaisir en plus. Les personnages secondaires sont primordiales à l’intrigue, ce qui rend le roman si riche. Les rebondissements tombent à pics et l’humour est disséminé à des endroits stratégiques pour nous faire jongler entre le nutella et les kleenex (autant pour être émue que pour pleurer de rire parfois) ! ;) Au gré des pages, on découvre également des citations qui jalonnent l’aventure de Julia au même titre que nos réflexions.

L’écriture de Ginie est fluide et vraiment bien choisie. Les mots, avec leurs sens (et aussi quelquefois leur double sens), nous apporte une vision délicate sur la vie et ses trésors. Sans brutalité aucune, Ginie nous amène à revoir nos vérités sur tout un tas de sujet : Alzheimer, la famille, l’amour (au sein du couple ou tout simplement filial), l’amitié, les choix que l’on fait, les rencontres, l’importance que l’on donne ou non aux choses…

Je ne peux que vous conseiller cette lecture. Pour ma part, j’attends une chose. Que Fayard lance vite la version audio de ce roman, parce que j’aimerai le faire découvrir à ma grand-mère. Elle n’aura pas l’énergie pour lire les 500 pages (et les tenir en main), mais je suis sûre qu’elle aimera ce voyage littéraire avec Julia, Elizabeth, Pierre, Gustave, Louise et les autres.

C’est un roman qui m’a fait changer de regard sur ma grand-mère aussi. Parce que je ne la voyais que comme ma grand-mère, j’ai appris à la voir comme une femme, une mère, une épouse. Sans le savoir, Ginie a débloqué quelque chose dans ma relation avec elle. Depuis, nous nous parlons très souvent et surtout, elle me parle d’Elle, de qui elle était, de ses souvenirs, de ses regrets mais surtout de ces bonheurs.

Je suis intimement convaincue que nos lectures peuvent avoir un impact sur nos vies en nous marquant d’un message fort mais subtil. C’est le cas avec Tu comprendras quand tu seras plus grande. C’est du feel-good, du rire, des larmes, un peu de colère, de la tendresse… Bref la vie quoi ! Sous toutes ses formes et avec toutes ces couleurs ! 

Foncez, dégustez et reprenez en sans modération ! Le premier roman de Ginie était vraiment bien, mais celui ci le dépasse largement par ce qu’il peut provoquer en nous et par le plaisir que procure sa lecture ! :) Je souhaite une belle vie à Julia et aux résidents des Tamaris !

Tu comprendras quand tu seras plus grande, de Virginie Grimaldi (510 pages)

Editions Fayard - Parution le 4 mai 2016

Disponible sur Amazon - 19,90€

 

Merci à Ginie (pour tout un tas de raisons ;)) et aux éditions Fayard pour l’envoi du roman. 

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