Mes humeurs Surdouement et Haut Potentiel Intellectuel

Etre « trop » quand on a 6 ans

< Article écrit en Septembre 2014 >

Je vous en parlais il y a quelques mois, notre Princesse T a eu du mal à s’adapter à notre (énième) déménagement, à ce changement de vie. Du haut de ses 6 ans, il est vrai qu’elle a déménagé 3 fois, changé autant d’école, a du recommencer son intégration, se faire connaître, se faire apprécier, se constituer un groupe d’amis… Tout cela sans compter les arrivées successives de son frère et de sa soeur, lui arrachant son statut de fille unique qu’elle aimait tant.

L’année 2013-2014 a été difficilement pour elle émotionnellement parlant. Doté d’une maturité trop importante pour son âge, elle n’a pas réussi à trouver sa place sur le plan social et scolaire également.

Alors je lis souvent des témoignages de mamans avec les difficultés de leurs enfants, et j’imagine combien cela est difficile pour elles aussi, d’aider leurs chérubins à trouver leurs places malgré leurs difficultés. Mais je n’ai pas trouvé de témoignages suffisants de mamans qui avait des difficultés avec leurs enfants qui eux, scolairement parlant, n’en avait pas justement, bien au contraire !

Attention, cet article n’a pas pour but de me plaindre, bien au contraire, je suis consciente de ma chance d’avoir une enfant qui est performante et où les devoirs sont une récréation plus qu’une corvée ! Mais justement, le « trop » m’inquiète autant que si nous étions dans le « pas assez ».

Car une enfant qui est trop mature, trop performante, trop demandeuse, trop réactive, cela peut aussi donner une enfant qui s’ennuie, qui se met en marge des autres, qui développe étonnamment un manque cruel de confiance en soi parce que l’intégration sociale est difficile.    Je conçois que pour les autres enfants, Princesse T puisse passer pour la pipelette qui fait son intéressante parce qu’elle sait et qu’elle veut le partager ! Moi même dans ma scolarité, j’aurai bien tiré deux/trois queues de cheval sur ces petites filles là qui me donnaient la sensation d’être une quiche inintéressante !

Pourtant, je vois bien qu’elle ne le fait pas dans ce sens, qu’elle souhaite juste partager son information pour bien se faire voir de ses camarades et cela donne malheureusement l’effet inverse !

Et maintenant que je suis la maman d’une de ces enfants, je revois ma copie, je me pose un milliard de question, je suis à tâtons et je me demande même si je suis à la hauteur ! Je ne souhaite pas banaliser son niveau non plus mais je désire plus que tout qu’elle trouve socialement sa place dans cette société de « normalité » que l’on inculque à nos enfants dès le plus jeune âge.

Nos codes sont stricts et les manuels divers n’aident pas à les briser : un enfant doit marcher à 12 mois, doit être propre à 2 ans, doit rentrer à l’école à 3 ans et à 4, il doit connaître  l’alphabet ! Sans oublier que même en grandissant, cela ne s’arrange pas, un enfant doit connaître son orientation future à 16 ans et avoir son BAC à 18 ! Les stigmates d’une société conventionnée laisse trop de marques et laissent peu libre cours aux enfants « différents », que ce soit sur un handicap, une facilité, une difficulté, qu’elle quelle soit !

 Nous avons la chance (et Princesse T surtout) d’être tombé cette année sur une maîtresse « communicante », avenante, à l’écoute et qui se remet en question, qui s’adapte à ses élèves. Evidemment, les enfants doivent se plier aux règles de vie de la classe, au rythme des exercices et aux apprentissages obligatoires. Néanmoins, si un enfant a du mal sur l’apprentissage de la lecture, elle donnera un exercice plus adapté, peut être moins difficile. Et au contraire, si un enfant comme la nôtre est en demande, elle en donnera plus pour le stimuler et ne pas le freiner.

Après avoir fait le point avec cette maîtresse en or (oui, je vais devoir commencer maintenant à me creuser la tête pour le cadeau de fin d’année, parce que là, il ne s’agira pas d’offrir une rose uniquement pour la remercier ;-)), il est convenu de surveiller Princesse T, la rassurer et continuer à répondre à ses demandes, chacun à notre niveau.

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J’ai commencé à écrire cet article il y a plus d’un an et demi. Aujourd’hui, je sais que ma Princesse T est une enfant HPI, une Zébrelle. C’est au hasard de mes recherches dans l’admin du blog que je suis tombée sur ce brouillon. J’aurai pu l’effacer mais je n’ai pas envie. Je relis mes mots, je revois mes émotions. J’ai quelques réponses aujourd’hui, mais j’ai encore des millions de questions et de chemin à parcourir pour apprivoiser ma fille et ses différences.

Néanmoins, relire cet article m’a permis aussi de faire le point sur ces mois écoulés.

Princesse T a réussi à se faire un petit groupe de copine. Elle se sent mieux socialement même si encore parfois, elle se sent en marge des centres d’intérêts de ses amies. Mais ne gardons en tête que le « mieux » de ces petits pas qu’elle a réussi à faire.

Côté scolaire, on a de nouveau une bonne maîtresse cette année, qui a entendu les difficultés et les facilités de Princesse T. Elle s’ennuie encore, elle manque de confiance en elle toujours. Mais petit à petit, on arrive à réouvrir un dialogue qui avait été interrompu. Il faudra encore des démarches et du temps pour que l’école soit une pleine source d’épanouissement mais je reste optimiste.

Je me rends compte que nous avons parcouru du chemin depuis ce « brouillon » mais qu’il nous en reste encore tellement pour aider et bien accompagner notre fille.

Alors continuons doucement mais sûrement sur notre chemin à rayures… ;)

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